Les étrangers trouvent l’accent français “sexy” et “glamour”… Pour autant, les français se moquent souvent d’eux-mêmes et de leur fort accent en anglais. Alors, faut-il garder son accent ou s’en débarrasser ? Existe-t-il un juste milieu ?
Beaucoup de francophones ont un accent marqué en anglais ; et cela n’est pas un réel problème, tant que celui-ci ne vient pas entraver la communication. Cependant, un très fort accent est rarement une difficulté isolée, mais plutôt une question générale de prononciation et de diction. En effet, la plupart des apprenants ayant un “mauvais” accent manquent également de fluidité, butent sur les mots, ont du mal à reproduire les sons correctement, et au final, leur élocution n’est pas naturelle.

Des croyances bien ancrées
J’ai fréquemment reçu de nouveaux élèves dont l’objectif premier était de gagner en aisance à l’oral. J’avais alors du mal à comprendre pourquoi au bout de quelques cours et de façon quasi systématique, ces élèves me demandaient de focaliser les cours sur l’apprentissage de nouvelles règles de grammaire, délaissant complètement les difficultés d’accent. En creusant un peu, j’ai découvert que bon nombre de ces personnes avaient des croyances profondément ancrées qui venaient les gêner et faire dévier leur apprentissage.
- Croyance 1 : « la grammaire est plus importante que la prononciation »
- Croyance 2 : « travailler sa prononciation mène au risque de surfaire l’accent » (et d’après un grand nombre d’élèves, forcer le trait serait le summum du ridicule).
D’où viennent ces idées ? Sont-elles fondées ? On peut avancer l’hypothèse que l’époque du collège/lycée laisse malheureusement des marques indélébiles dans le subconscient des apprenants.
Tout d’abord, les cours scolaires étaient principalement axés sur la préparation d’examens écrits, ce qui laissait peu de place à la prononciation ; il semblerait ainsi que beaucoup d’élèves intègrent inconsciemment que pour étudier de façon studieuse, il faut faire de la grammaire et du vocabulaire (et bien souvent, à l’écrit). Chaque faute est vue comme un manque de savoir qu’il faut absolument combler. Certes, une bonne grammaire est importante, mais ça ne fait pas tout !
Par ailleurs, les oraux notés devant la classe étaient habituellement la seule opportunité de s’exprimer à haute voix en anglais. Avec un manque de pratique certain et une prononciation approximative, il fallait faire face au professeur et à une trentaine d’adolescents (qui, on le sait, ne sont pas toujours les plus tendres dans leurs remarques), tout en essayant de décrocher une bonne note ; quel stress ! Ce jugement par les autres élèves est peut-être une origine de cette peur du ridicule et de surfaire l’accent.
Quelques soient les origines de ces croyances, il est probablement temps de les remettre en question, et surtout, d’aborder l’apprentissage de la langue autrement. Accorder de la place à l’amélioration de sa prononciation est essentiel pour gagner en aisance, éviter les malentendus et évoluer en anglais.
Les différents aspects de la prononciation anglaise
Alors, par où commencer ? Tout d’abord, il s’agit de s’intéresser aux différentes compétences et modalités de la prononciation anglaise. Avez-vous déjà entendu parler des aspects suivants ?
- La prononciation des sons individuels : voyelles, consonnes, diphtongues.
- La prononciation des mots individuels : lettres silencieuses, syllabes silencieuses, etc.
- Les liaisons : la façon dont les mots se lient et se prononcent les uns à la suite des autres.
- L’intonation : la modulation de la voix, par exemple à la fin d’une question.
- L’accentuation : l’anglais est une langue avec accents. Certaines syllabes dans les mots et certains mots dans les phrases sont accentués.
- Autres éléments tels que la rapidité d’élocution, etc.
Même si l’on n’a pas appris les grands principes de la prononciation dès ses premiers cours d’anglais, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre. Les élèves adultes ont en général besoin d’un peu de temps pour défaire les mauvaises habitudes et en prendre de nouvelles, mais motivation et régularité permettent de voir des progrès en quelques semaines seulement.

Identifier ses besoins en prononciation anglaise
Pour savoir s’il faut que vous portiez une attention particulière à votre prononciation, vous pouvez également vous posez les questions suivantes ;
- Objectifs : quels sont vos objectifs en anglais oral ?
- Contexte/environnement : avez-vous besoin de l’anglais pour communiquer dans le cadre de réunions, de voyages en famille ? Utilisez-vous l’anglais en France, dans un pays anglophone ou à l’étranger dans un pays non-anglophone ?
- Type d’interaction : de quelle manière se passent vos échanges : en face-à-face, en visioconférence, au téléphone ?
- Interlocuteurs : qui seront vos principaux interlocuteurs ? Des natifs ou bien des internationaux ayant eux aussi appris l’anglais à l’école (ou plus tard) ?
- Fréquence : avez-vous besoin de l’anglais sporadiquement, quotidiennement ?
- Ressenti : avez-vous du mal à vous exprimer et cela vous gêne ? Ressentez-vous que vos interlocuteurs ont parfois du mal à vous comprendre ?
- Théorie : connaissez-vous tous les blocs de compétences cités dans la section ci-dessus et les appliquez-vous ?
- Envies personnelles : est-ce que qu’avoir un bon accent vous tient à cœur ou est-ce que votre objectif principal est juste de vous exprimer clairement ?
Le but de ces questions est d’identifier vos besoins personnels quant à la prononciation. En effet, vous n’aurez pas besoin d’un accent parfait pour communiquer dans le cadre de voyage pour le plaisir, où vous aurez le temps de répéter et d’échanger. Cependant, si vous faites une présentation longue à un groupe de locuteurs natifs, vous aurez probablement besoin d’avoir une prononciation un peu plus précise pour garder l’attention votre public et qu’il puisse suivre votre message ; mais ce n’est pas pour autant que vous devrez complètement supprimer votre accent français.
L’élément clé ici est la communication et la compréhension : il faut que vos interlocuteurs puissent vous comprendre sans avoir à faire trop d’efforts et sans qu’il n’y ait de confusion.
Pour aller plus loin : n’hésitez pas à télécharger notre guide gratuit “se remettre à l’anglais en 5 étapes”. Nos cours de groupe Flourish in British English ont été spécialement conçus pour les adultes francophones de niveau intermédiaire qui souhaitent se remettre à l’anglais mais sont gênés voire bloqués à l’oral.
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